PRESENTATION
La cheylétiellose est une acariose
contagieuse, du jeune carnivore ou du lapin, très fréquente en élevage,
due à la présence et la prolifération dans le pelage d'acariens du genre
Cheyletiella, caractérisée par le développement d'une dermatose
prurigineuse et squameuse, généralement en localisation dorso-lombaire.
Les cheylétielles sont peu spécifiques et l'infestation humaine n'est
pas rare. Elle se traduit par l'apparition de papules prurigineuses
(prurigo galeux), le plus souvent sur les membres ou le thorax, qui
disparaissent lorsque l'animal, source de parasites pour son propriétaire, est traité.
CLASSIFICATION
Les Cheylétielles sont des acariens
Prostigmata Cheylétiellidés. Trois espèces sont rencontrées chez les
mammifères domestiques : Cheyletiella yasguri chez le chien Cheyletiella blackei chez le chat, Cheyletiella parasitivorax chez le lapin.
Toutes ont une potentialité zoonotique.
DESCRIPTION
Il s'agit d'acarien de taille importante, 450-500 x 300-320 µm. Le corps est ovalaire avec un sillon transversal. Le rostre est conique, les pédipalpes très développées, terminées par un fort crochet.
CYCLE
Les stades de développement: adulte/oeuf/larve/protonymphe/deutonymphe
La durée du cycle est de 2 semaines en moyenne
Hôte: l'animal contanimé (peut survivre plusieurs semaines dans le milieu extérieur)
BIOLOGIE
Les cheylétielles sont des acariens
détritivores ou prédateurs : sur l'animal, ils se nourrissent des débris
cutanés et peuvent, avec leurs crochets, "mordrent" l'épiderme.
Les femelles pondent des œufs qui sont
fixés sur les poils. Ils éclosent, libérant une larve hexapode qui
évoluera en protonymphe puis deutonymphe avant de donner un nouvel
adulte. L'ensemble du cycle se déroule sur l'hôte en 2 semaines environ.
Ces acariens peuvent survivre plusieurs
semaines dans le milieu extérieur, vivant dans les poussières et pouvant
être prédateurs des petits acariens du sol. Il sera donc difficile de
les éliminer sans mesures sanitaires de nettoyage, et les traitements
devront être réitérés pour prendre en compte les réinfestations.
CONTAMINATION
La source de parasite est constituée par
le milieu, mais aussi par les carnivores adultes qui restent bien
souvent porteurs sains des cheylétielles.
En effet, les jeunes semblent plus
réceptifs, mais aussi plus sensibles et vont seuls présenter les
symptômes de cheylétiellose.
Cette parasitose est très fréquente en
élevage. Les chiots et chatons qui en proviennent sont très fréquemment
infestés. Bien ouvent, les symptômes disparaissent avec l'âge.
La cheylétiellose est également traitée,
indirectement, par les soins prodigués aux jeunes : bains, traitements
anti-puces, après leur achat.
CLINIQUE
chez le chien ou le chat
La cheylétiellose touche essentiellement
les jeunes mais peut aussi atteindre les adultes. Les acariens sont
histophages et entraînent une irritation cutanée qui se traduit par
l'apparition d'un prurit d'intensité variable, et par de nombreuses
squames dans le pelage. Les squames peuvent être très abondantes. Les lésions sont généralement dorsales.
chez l'homme
La dermatite se caractérise par un
prurit intense et des papules prurigineuses uniques ou en groupe de 3.
Ces lésions deviennent rapidement vésiculeuses, pustuleuses, croûteuses
et évoluent souvent en développant une zone nécrotique centrale
DIAGNOSTIC
Les cheylétielles, à tous les stades, se trouvent en surface de la peau. Le raclage cutané a une faible sensibilité pour les mettre en évidence. Il
est préférable de réaliser un "scotch test": un morceau de scotch est
appliqué sur les squames, puis déposé sur une lame et observé. Il est
également possible de brosser l'animal, de récupérer de nombreuses
squames dans une boîte de Pétri puis de l'examiner à l'aide d'une loupe
binoculaire.
TRAITEMENT
Le traitement nécessite l'application d'un
acaricide, en général à raison d'un traitement par semaine pendant 3
semaines. La majorité des acaricides sont actifs sur Cheyletiella:
organophosporés, pyréthrinoïdes, et fipronil.
La prévention passe par le traitement
insecticide-acaricide de tout nouvel animal introduit dans un effectif.
Lors d'apparition de cheylétiellose au sein d'un effectif, un vide
sanitaire avec désinfection des locaux et un traitement des carnivores
de tous les âges sont nécessaires. Les adultes deviennent fréquemment
des porteurs sains ou des animaux à symptomatologie peu marquée.
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